La sociologue Gwenola Ricordeau édite un ouvrage collaboratif sur le thème, ho combien ambitieux, de l’abolition de la police.
Nous y reviendrons plus en détails plus tard. Pour l’heure , ce qui nous intéresse c’est la présentation qu’en fait une vidéaste sur YouTube.
Je reprends ici deux extraits où elle nous expose d’une part le sérieux de la proposition et le sujet du profilage ethnique. Tout traitement de données à caractère ethnique étant interdit en France; il faut donc examiner ce postulat sous l’angle du contrôle au faciès. C’est d’ailleurs dans ce contexte que les premières études sociologiques française ont été menés. L »orientation politique peut habituelle des auteurs doit aussi nous interroger.
Le problème policier
Les études sociologiques
Selon cette vidéaste, toutes les études prouvent que le profilage ethnique est une méthode de travail employé par la police dans le maintient de l’ordre et ce dans le monde entier. La collecte de données à caractères ethnique étant interdite en France.
Au parlement il y eut une discussion pour réglementer le contrôle d’identité notamment chez les jeunes qui commençaient sérieusement à critiquer cette pratique devenu, selon eux, abusive. Des suites de cette prise de conscience politique des sociologues se sont emparé du sujet et ont relevés l’origine ethnique des jeunes qui se faisaient contrôler dans les gares parisiennes.
La conclusion en à été que la majorité des jeunes contrôlés étaient racisées. Cette affaire est aller jusque devant la CEDH et largement relayé par un certain nombre d’ONG.
L’orientation des auteurs
Abolir la police, une telle proposition pourrait prêter à sourire et se convaincre qu’elle est l’œuvre d’ados révoltés. Il ne s’agit effectivement pas d’adolescents. Les auteurs sont tous des docteurs en sociologie. Mais par contre, ont bel et bien des aspirations révolutionnaires. D’obédience anarchiste à visé autonomiste cette ouvrage s’inscrit effectivement dans un vaste projet révolutionnaire.
Un problème subsiste quand même, le projet abolitionniste parle de règlement non punitif des conflits. Le terme « conflit » est important, car il ne donne pas à penser qu’il inclut les crimes. Même si, selon les auteurs, cette branche de leur activité est faible en volume, c’est celle pour laquelle le citoyen est le moins équipé.
Un point de vue extérieur
Un étranger parle de son comportement
Dans un micro-trottoir sur le thème des résultats des élections européennes de juin 2024, un Espagnol d’origine ivoirienne vivant en France parle de son attitude sur le territoire français. Il affirme respecter les lois et de toute évidence, parle très bien la langue. Et n’hésite pas à en conclure que c’est pour tout cela qu’il n’a jamais eu à faire à la police. Témoignage d’autant plus intéressant qu’il s’inscrit dans un contexte de critique de la montée du nationalisme en France.
Le parallèle avec les USA
La vidéaste n’hésite pas à affirmer que la transposition de la situation étasunienne est possible de par l’impérialisme américain. Cela ne semble pas être la position de Gwenola Ricordeau. Même si à bien des égards l’Amérique influence le monde, la société américaine est restée très longtemps ségrégationniste, ce qui explique son niveau encore très élevé de racisme. Qui plus est, en France, les politiques migratoires se veulent assimilationnistes. Alors que même les natifs américains racisés vivent communautairement dans des quartiers entiers dédiés à chaque ethnie d’où une démultiplication inévitable des heurts. Chose complètement impensable sur le sol français.