L’histoire du socialisme est étroitement liée à celle de l’anarchisme. Dès la Première Internationale (1864-1876), Marx et Bakounine se côtoyaient, partageant la critique du capitalisme et l’aspiration à une société sans classes.
Mais les divergences étaient explosives :
Socialistes : conquête de l’État pour transformer la société.
Anarchistes : destruction immédiate de l’État, vu comme source d’oppression.
L’expulsion de Bakounine en 1872 scelle la rupture.
Au XXᵉ siècle, le communisme d’État (URSS, Chine, Cuba…) discrédite massivement les idées révolutionnaires. Des millions de morts, famines planifiées, goulags : le bilan est accablant.
Résultat ? La bien-pensance actuelle rejette toute radicalité. Les anarcho-libertaires, héritiers de Proudhon et Kropotkine, se retrouvent coincés : avouer leur projet révolutionnaire = se faire traiter de « communistes ».
Certains mentent par omission.
Ils parlent « autogestion », « coopératives », « abolition pénale »… mais taisent l’essentiel : leurs modèles (communes libres, fédérations sans État) nécessitent une rupture révolutionnaire.
Sans révolution anarchiste, pas de société libertaire.
Cacher cela, c’est mentir par omission.
Il est temps d’assumer : la liberté véritable passe par la destruction du pouvoir, pas par sa réforme.