Ami motard, comment vas-tu ?
Après 10 ans de bataille et de recours, cette fois, ils sont partis ! Il s’agit de l’arrêté du 23 octobre 2023 relatif au contrôle technique des véhicules motorisés à deux ou trois roues et quadricycles à moteur.
On se demandait qui allait être concrètement concerné, parce que ça peut être très flou quand même.
Disposition générale : les véhicules motorisés à deux ou trois roues et quadricycles à moteur, à savoir les véhicules des catégories L1e jusqu’à L7e. Tout simplement, l’entière intégralité des véhicules de catégorie L, c’est-à-dire aussi bien des side-cars que des véhicules utilisés au transport de personnes ou à but utilitaire.
Nous nous demandions aussi : est-ce que les 50cc allaient être concernés ?
Toujours dans cet article R3111 du code de la route qui définit les catégories de véhicule au point 4, catégorie L, point 1:
les véhicules de catégorie L1e qui sont les véhicules qui ne dépassent pas 45 km/h et équipés d’un moteur d’une cylindrée qui ne dépasse pas 50 cm³
Donc, oui, les 50 seront concernés. Merci beaucoup à l’État d’habituer nos petits jeunes à raquer comme ça dès le début. Entre le permis AM qui peut aller jusqu’à 300€ dans certains endroits, l’immatriculation obligatoire, soi-disant pour lutter contre la délinquance, mais c’est des frais en plus. Maintenant, le contrôle technique !
En ce qui concerne les délais de déploiement, parce qu’on ne va pas tous y aller demain matin. Le décret, qui prend effet à compter du 15 avril 2024, et à partir de ce moment-là, les véhicules immatriculés avant janvier 2017 auront jusqu’au 31 décembre 2024. Ceux entre 2017 et 2019 auront jusqu’à décembre 2025. Et ceux entre 2020 et 2021, jusqu’en 2026. À partir de 2022, ce sont les délais courants qui s’appliquent. Petit détail technique : pour les véhicules d’avant 2017, si la date de mise en circulation est antérieure au 15 avril, alors on aura que 4 mois à partir du 15 avril 2024.
Le déploiement effectué à partir du 1er janvier 2023 pour les véhicules immatriculés en janvier 2023, le premier contrôle devra se faire « dans les 6 mois précédant l’expiration d’un délai de 5 ans à compter de la date de première mise en circulation. » On aura 6 mois après 5 ans pour des véhicules neufs. Par la suite, les contrôles techniques périodiques seront renouvelés tous les 3 ans ou avant toute mutation. Une mutation c’est une vente. Avant une revente, il faudra faire un contrôle technique, sauf si, comme pour les voitures, celui-ci a déjà été fait dans les 6 mois précédents.
Enfin, spécificité moto, les véhicules de collection ne le passeront que tous les 5 ans, sauf en cas de mutation. Comment ça va se passer ?
Il y aura trois catégories de résultats au contrôle : les défaillances mineures, les défaillances majeures et les défaillances critiques.
Lorsqu’il n’y a ni défaillance majeure ni critique, donc que des défaillances mineures, voire pas de défaillances du tout, tu as une note A, c’est bon, c’est favorable, tu peux y aller.
En cas de résultat défavorable et que tu aurais un S, donc, où apparaîtrait au moins une défaillance majeure, dans ce cas-là, tu rentres et tu as deux mois pour passer à la contre-visite.
Lorsqu’il y a une défaillance critique, tu as le temps de rentrer chez toi le jour même et après interdiction de rouler.
On s’était beaucoup posé la question de savoir comment ça va se passer si les mecs ne savent pas manipuler une moto ? Parce que, pour ceux qui ne savent pas, ça ne se manipule pas comme ça une moto. Il faut avoir l’habitude, la technique, et encore plus quand ce sont des objets du type GoldWing ! Eh bien, ils ont trouvé la solution :
La personne présentant le véhicule est autorisée à pénétrer dans la zone de contrôle à l’invitation du contrôleur pour l’aider à manipuler le véhicule dans le respect des consignes de sécurité de l’installation de contrôle.
Il va peut-être falloir poser un RTT pour aller emmener la béquane au contrôle technique… C’est un petit peu totalement aberrant.
Une fois qu’on a vu tout ça, les points de contrôle, c’est comme pour les voitures d’une manière générale. Plus spécifiquement, c’est vrai qu’il y a souvent sur les sportives des feux arrière blancs. Ça va être terminé, parce que si le feu est d’une autre couleur que le rouge, c’est identifié comme étant une intensité lumineuse fortement réduite et donc c’est un défaut majeur. Il va falloir les remplacer.
La transmission : endommagement ou tension anormale de la chaîne ou de la courroie, c’est un défaut majeur ! Mais quel sera le degré d’appréciation de l’anomalie ? Au départ, ça va être assez coulant, mais plus le temps va passer, plus ça va être source de problème.
La selle : effectivement fortement défectueuse ou absente. Si elle est absente, c’est évidemment pas normal. Fortement défectueux, le problème étant que le degré de défectuosité va sûrement aller crescendo avec le temps. Au départ, il faudra vraiment que l’on voit en dessous, que tu sois assis sur la batterie. On va te dire : « Maurice là tu déconnes ». Et plus le temps va passer, plus le moindre truc ça passera moins. La selle exposée aux intempéries, au soleil, la pluie, c’est plus que courant qu’elle craque. Ça n’empêche pas le fonctionnement de la moto et ne met pas en danger du point de vue de la sécurité. Mais jusqu’à quel moment est-ce qu’on va décider que ça ne passera plus ?